à Pôle Sud à Lausanne
de l'exposition et du livre Quartiergraphie.
Pendant le vernissage:
un atelier de conception de livre,
une performance musicale d'Isabelle Bonillo
et un apéritif!
En 2012, la Caravane des Quartiers dans le cadre de sa deuxième édition, invitait le collectif Ethno-graphic, la comédienne Isabelle Bonillo et l'auteur Olivier Donzel à investiguer dans quatre quartiers de Lausanne : Montelly, Maillefer, les Boveresses et Sous-Gare. Leurs enquêtes mises en voix, en textes ou en images ont ensuite été présentées au public in situ, le temps d’une fête de plusieurs jours où les habitants du quartier étaient invités.
Olivier Donzel a ainsi conduit des chroniques historiques sous la forme d’émissions radiophoniques décrivant la genèse et le développement de chaque quartier. On apprend comment à plus ou moins longue échelle, un lieu se transforme, comment parfois un quartier immense, presque une ville entière surgit du sol soudainement.
Isabelle Bonillo est allée rencontrer les habitants chez eux, elle les a écoutés raconter leur venue dans le quartier, leur histoire, leurs accidents de vie, une écoute tout en sobriété presque religieuse. Elle a ensuite prêté sa voix, reprenant dans un phrasé dépouillé et pudique leurs mots, comme un crieur de rues mais sans emphase, accompagnant à l’accordéon dans une ritournelle nostalgique chaque étape de leur vie.
Le collectif Ethno-graphic a exploré chaque quartier sous la forme de balades improvisées, allant à la rencontre des passants, les accompagnant dans leur marche et les interrogeant sur leur parcours de vie. Le hasard guidait les rencontres et les personnes interrogées étaient parfois des résidents de longue date ou des personnes en simple transit. Le temps de ces promenades, des vies se déploient – les existences sont toujours morcelées par des événements, des déplacements qui vont des petits déménagements jusqu’aux grandes migrations. Il y a aussi parfois de longues sédentarisations, des êtres enracinés au cœur du territoire et qui ne pourraient s’imaginer vivre ailleurs. Tous ces parcours de vies trouvent ensuite écho sur les murs du quartier desquels émergent la parole et l’histoire des habitants. Le paysage est transformé, des tyroliennes, des soleils, des montagnes russes éclosent évoquant ainsi oniriquement les rêves, manques ou aspirations de chacun.
Quartiergraphie pour quartier, on le comprend, graphie, pour la graphie du lieu, pour les phonèmes par lesquels l’histoire d’un quartier, sa vie, ses dynamiques s’écrivent. La volonté ici est de dresser une cartographie sensible du territoire, une carte sismographique des vies et émotions qui le traverse et le compose.
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